Nous nous sommes entretenus avec Richard Harvey , fondateur de West One Music Group et compositeur de renom pour la télévision et le cinéma, et Alex Lamy, compositeur, à propos de leur travail sur la série Netflix. IC 814 : The Kandahar Hijack.
Parmi les œuvres notables de Richard, citons Mulan, Le Petit Prince et Da Vinci Code. Alex Lamy travaille avec Richard depuis des années, notamment sur des projets comme Interstellar et Inferno. Lorsque Netflix India les a approchés pour créer une musique originale pour la mini-série télévisée, qui raconte l'histoire vraie et captivante du vol IC 814 d'Indian Airlines détourné en 1999, le duo s'est attelé à la composition d'une musique originale pour la mini-série. Le duo s'est attelé à la composition d'une bande sonore combinant des éléments occidentaux et des éléments traditionnels indiens.
Lisez la suite pour en savoir plus sur leur travail sur ce projet, qui sera disponible en streaming sur Netflix à partir du 29 août 2024.
Comment avez-vous collaboré avec les créateurs et les réalisateurs de l'émission ? Comment vous êtes-vous assuré que votre musique complétait leur vision ?
RICHARD: J'avais déjà composé la musique d'un film indien, mais il s'agissait d'une nouvelle expérience pour les deux parties. Nous voulions repousser les limites tout en gardant à l'esprit que le public indien réagit différemment. Le réalisateur, Anubhav Sinha, s'est rendu dans mon studio pour discuter de notre vision de la série, ce qui nous a permis de trouver la bonne recette et la bonne température.
Pouvez-vous nous expliquer comment vous procédez habituellement pour composer un morceau pour la télévision ?
ALEX: Le terme "typique" est délicat car la série peut souvent déterminer un flux de travail individuel. Dans le cas d'IC 814, nous avons enregistré des sons et des fragments musicaux très tôt, avant même d'avoir vu un épisode fini. De cette façon, nous disposions d'une vaste palette unique à laquelle puiser.
Après avoir regardé l'émission, nous avons proposé des idées musicales à partir de nos thèmes et de nos motifs. La notation de chaque cue a été simple, car même si nous avions un plan apparent, notre palette sonore était très flexible. Une bonne préparation permet de travailler en douceur !
Y a-t-il eu des scènes ou des moments spécifiques dans le spectacle qui ont été particulièrement difficiles ou gratifiants à mettre en musique ?
ALEX : Il y en a eu beaucoup ! Je me suis beaucoup amusé avec toutes les séquences où l'avion décolle ou atterrit - en particulier l'atterrissage à Lahore, qui est une longue séquence pleine de moments de tension. Pendant les longues séquences, c'est un défi de garder le rythme, et il faut être encore plus attentif au fur et à mesure que le montage évolue pour ne pas le perdre.
J'ai également beaucoup apprécié de marquer une séquence dans le dernier épisode. Cette séquence réunit de nombreux personnages, se déplace géographiquement et comporte de nombreuses résolutions. Elle est musicalement gratifiante parce que tout est lié à la musique et parce que de nombreux motifs musicaux convergent finalement, liant des thèmes et des motifs de l'ensemble de la série.
Pouvez-vous décrire le style musical général et le ton de la bande sonore ? Comment s'harmonise-t-elle avec les thèmes de l'émission ?
RICHARD: Le réalisateur et les producteurs devaient s'adresser à leur marché national. Cependant, ils étaient également conscients que cette histoire vraie devait faire l'objet d'une actualité internationale, une histoire dont l'Occident se souviendrait. Nous voulions créer une musique de style européen avec des saveurs provenant des trois principaux lieux de l'histoire : l'Inde, le Népal et l'Afghanistan : l'Inde, le Népal et l'Afghanistan. Nous avons également gardé à l'esprit la chronologie de l'histoire, à cheval sur le millénaire, et nous avons donc utilisé des sons et des styles très proches de la fin des années 90.
Comment pensez-vous que la musique contribue à la narration globale et à l'impact émotionnel du spectacle ?
ALEX: Je pense que la musique est très importante dans deux domaines : premièrement, lorsque la tension doit être ressentie, et deuxièmement, lorsqu'il y a une histoire essentielle à comprendre. Sans musique dans ces scènes, les spectateurs auraient du mal à maintenir l'équilibre entre l'attention et la tension.
L'autre aspect qui me frappe le plus est la contribution de la musique aux troubles émotionnels des otages et du personnel de cabine, en particulier lorsqu'ils se sentent désespérés, inquiets ou effrayés. La partition est également essentielle à la fin de la série ; les thèmes sonores qui sous-tendent les épisodes précédents reviennent au premier plan, soulignant ce que les personnages ressentent.
Comment avez-vous intégré des éléments musicaux ou des influences culturelles indiennes dans la partition ?
RICHARD: L'une des raisons pour lesquelles j'ai été sollicité pour ce projet est que j'ai beaucoup voyagé et que j'ai déjà travaillé sur des partitions en Inde, où j'ai écouté de la musique et trouvé des instruments. Bien que je ne prétende pas jouer parfaitement des instruments indiens (leurs grands musiciens placent la barre très haut !), je crois que je comprends assez bien la musique indienne. Nous avons utilisé des instrumentistes indiens tout au long de la partition et enregistré un orchestre pour rehausser les scènes les plus émouvantes du spectacle.
Nous avons également utilisé des bourdons, des rythmes indiens et des gammes Raga dans le contexte des techniques de notation occidentales.